Tous affirment défendre le service public.
De Jospin qui, de 1997 à 2002, a procédé à plus de privatisations que tous les gouvernements précédents, à Villepin qui vient d’annoncer la suppression de 15000 postes dans les services publics pour l’année prochaine.
Sans oublier Sarkozy dont le libéralisme effréné finira par les achever, ni Ségolène, sa compagne de promo de l’ENA, qui attend que les citoyens lui donnent des idées sur son blog.
Pour mieux transformer les services publics en marchandises qui pourront s’acheter et se vendre, tous en font ou en feront prochainement un slogan en se montrant ardents défenseurs des services publics.
Aujourd’hui, les citoyens commencent à voir concrètement les résultats de cette politique masquée derrière des slogans trompeurs : l’Education nationale (dont sont pourtant issus nombre de nos élus nationaux comme locaux) n’arrive plus à jouer son rôle d’ascenseur social et des pans entiers de populations sont condamnées à revivre la vie de leurs parents -voire pire, de nombreux hopitaux ferment et ceux qui restent (hormis les grands centres hospitaliers, et encore) n’arrivent plus à répondre correctement aux besoins de santé. Sans parler des conditions de travail des personnels. En particulier les moins considérés.
Malheureusement, aujourd’hui, les slogans ne recouvrent plus des convictions ni des idées mais ils ne sont plus que des « outils de communication » utilisés par les professionnels de la politique pour « séduire » les électeurs.
« Regarde comme il est beau mon slogan ! … et vote pour moi ! ». Telle est la nouvelle manière de faire de la politique « à l’américaine » au service exclusif d’ambitions personnelles ou de clans.
Pour nous, et pour tous ceux qui luttent contre ces dérives, le service public au sens général ne peut pas être réduit à un slogan de campagne électorale, quel que soit le niveau de l’élection.
Et c’est seulement en examinant dans le détail le fonctionnement des services publics, au quotidien, que les citoyens se feront une idée des conceptions réelles de ceux qu’ils ont élus par rapport au service public.
Les services publics sans les femmes et les hommes qui y travaillent, eux-mêmes au service de l’intérêt général de par leur statut spécial, ne seraient rien bien entendu.
Les relations internes aux services publics encouragées par les élus-patrons (relations élus-cadres, relations hiérarchiques, relations de collègues et de services, style de management et de commandement), la manière de les organiser ou de les désorganiser incessamment, sont donc partie prenante de la qualité du service public que veulent ou disent vouloir les élus.
La manière de piloter les services publics doit donc être elle aussi examinée concrètement. Vouloir des agents obéissants ou vouloir un esprit critique dans l’encadrement y compris (et surtout) par rapport aux projets des élus et à leur faisabilité réelle, ce n’est bien entendu pas la même chose en termes de climat de travail ni en termes de résultats.
Pour que le service public ne soit pas une marchandise, il faut qu’il cesse de n’être utilisé que comme un argument électoral.