--> Absence d'évaluation dans le temps des mesures préconisées par la direction générale
Depuis plusieurs mois la direction générale a engagé une démarche de re-séparation du service des achats et de la gestion des stocks, après avoir fait regrouper ces deux services au début du mandat.
Le SDU a interpellé le maire à ce sujet.
Comme pour la division des sports récemment, voilà encore une mesure de réorganisation qui sera sûrement présentée aux élus et aux représentants du personnel au CTP... quand elle sera terminée ? Ceci dit, si nous sommes pris pour des " gogos " dans cette affaire, nous ne serons pas les seuls.
En effet, après avoir obtenu au début du mandat, le regroupement de la gestion des stocks et des achats dans un seul service relevant des finances au nom de la rationalité et de la complémentarité, au nom de l'unité de hiérarchie, au nom de la dimension financière importante de ces deux entités ( ... et de l' économie d'un poste d'attaché !) la direction générale veut aujourd'hui faire " avaliser " (pour ne pas employer un terme plus désobligeant) la décision exactement inverse : il faudrait à nouveau séparer les achats et les stocks.
Pour cela, un bilan du regroupement qui vous avait été préconisé en 2002, et les raisons pour lesquelles cela n'a pas marché, sera soigneusement évité. Il serait pourtant souhaitable de connaître les vraies raisons de ce " revirement " organisationnel de la direction générale.
Exit donc, la grande fonction financière stocks-achats promise il y a quelques années par la direction générale... Pour ne pas avoir à s'expliquer sur l'échec du regroupement stocks-achats qu'elle avait préconisé, la direction générale est en train de préparer directement avec les services un nouveau re-découpage qui sera encore présenté comme étant LA solution... Mais LA solution à quoi ? Le saura-t-on ?
Pour " caler " cette nouvelle " réorganisation ", des tractations entre plusieurs services ont donc lieu, tractations dans lesquelles le personnel n'est associé que sur la forme. La décision de séparer les deux services étant présentée au personnel comme déjà acquise. Le personnel du service stocks-achats est donc " ballotté " depuis plusieurs mois entre différentes hypothèses de " re-découpage ". Ces différentes hypothèses étant fonction de rapports de force et d'intérêts entre services qui, s'ils échappent aux agents, n'échappent pas aux représentants du personnel et n'ont pas grand-chose à voir avec la recherche d'une plus grande efficacité de l'administration municipale.
La direction générale a commencé l'an dernier à se débarrasser de la gestion des produits d'entretien (transférée à chaque division). Nous disons bien " a commencé ", car là aussi la direction générale est restée au milieu du gué, la question de la gestion des produits d'entretien pour les écoles n'est toujours pas réglée.
Après ce premier atermoiement, c'est maintenant toute la gestion des stocks qui doit quitter la division finances, les finances ne gardant que les achats. L'émergence d'une véritable " fonction Achats " promise depuis 2002 serait-elle devenue subitement possible par l'abandon de la gestion des stocks au CTB ?
Tout cela sent la poudre de perlimpinpin... et cache des manœuvres et des intérêts peut-être moins glorieux.
A qui profiterait cette opération ?
A la direction générale d'abord qui n'a pas su mettre en place ni une véritable gestion financière des stocks ni la fameuse fonction Achats. Et qui, en se débarrassant de la première et en la confiant au CTB propose ni plus ni moins un retour de 20 ans en arrière (cf plus bas).
Mais l'opération profiterait aussi au responsable du CTB, impatient de voir reconnaître " son " service comme une nouvelle division, ce qui lui permettrait d'obtenir son avancement au grade d'ingénieur principal. On entend même courir le bruit que pour faire reconnaître le CTB comme une division, on pourrait lui rattacher aussi ...le garage municipal !
Nous ressentons que ces petits calculs et stratagèmes ne prennent guère en compte les besoins des services, ni le souci d'une organisation qui a besoin de stabilité et de cohérence pour rendre le service que la population est en droit d'attendre. Quant au personnel, bien sûr, les principaux acteurs de ces re-découpages incessants n'en ont probablement cure.
Nous pensons que tout cela est très mauvais pour l'efficacité et la réactivité des services que vous réclamez. (mais, qu à cela ne tienne. Vous voulez de la réactivité ? Ils sauront vous convaincre " chiffres à l'appui " qu'ils l'ont atteinte... Pour la réalité, ce sera peut-être une autre histoire.)
Il y a vingt ans, la gestion des stocks a été enlevée de force au responsable du CTB car une gabegie incroyable s'était développée dans les stocks. Cette gabegie n'a pas été évaluée, il fallait tirer un trait sur le passé. Remettre aujourd'hui la gestion des stocks sous la responsabilité du CTB, c'est se remettre dans les mêmes conditions de production d'une nouvelle gabegie. C'est une question de fonctions, de compétences et de priorités respectives. Gérer des stocks, c'est concilier deux contraintes : la contrainte d'avoir le bon produit en magasin et celle de ne pas immobiliser des masses financières trop importantes ( en 1985, le magasin représentait un point de pression fiscale). La conciliation de ces deux contraintes doit être quotidienne : c'est un véritable métier, une vraie compétence qui n'existe pas au CTB.
Certes (et pourquoi ?) cette fonction n'a pas non plus émergé aux finances. Est-ce une raison pour y renoncer et pour préparer un retour de 20 ans en arrière ?
Si tous ces petits arrangements se faisaient sur les deniers des intéressés, et entre eux, cela ne serait pas très grave... Mais ce sont les finances de la Ville, et derrière les dépeçages et les rapiéçages de services, il y a du personnel qui n'a rien demandé et qui ne touchera rien lui !... Du personnel qu'on somme lui aussi de se couper en deux ! (Cf notre courrier du même jour sur cet autre aspect des choses).
Nous demandons que les membres du Comité Technique Paritaire soient destinataires d'un bilan sur le regroupement (raté) des stocks et des achats au sein de la division finances qui avait été préconisé il y a cinq ans. Qu'est-ce qui a échoué dans la mise en place de la gestion financière des stocks qui avait été annoncée ?
Nous demandons aussi de connaître les garanties données par la direction générale sur la viabilité et l'efficacité du re-découpage de services qu'elle vient d'engager. Pour éviter que, dans quelques années, elle préconise à nouveau une autre " solution "...
Des réponses à ces questions doivent être données.
L'organisation municipale ne doit plus être régulièrement modifiée par le seul effet de cette formule magique qui permet à la direction générale de ne jamais faire le bilan de ses préconisations précédentes : " Eu égard aux nécessités de service... " Trop de soi-disant nécessités de service ont servi ces 10 dernières années à rouler dans la farine les élus et le personnel et cachaient plutôt des intérêts particuliers en matière d'avancement ou de concurrence, ou des incompétences.
En modifiant sans cesse l'organigramme des services, la direction générale accrédite l'idée que les dysfonctionnements ont toujours pour cause la structuration des services. C'est mettre un peu vite sous le boisseau que l'absence de stabilité et l'absence de méthodes de travail de la direction générale depuis une bonne dizaine d'année génèrent elles aussi une bonne partie du désordre et de l'inefficacité qu'on peut constater à trop d'endroits.
En espérant que vous répondrez à nos questions et que vous nous fournirez le bilan demandé,
Nous vous prions d'agréer, Madame le maire, l'expression de nos salutations distinguées.
Le Secrétaire du Syndicat,
