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article du journal L'ARDENNAIS:http://www.lunion.presse.fr/index.php/cms/13/article/218709/ /> />Les parents d’élèves des écoles maternelles de Charleville-Mézières class="MsoNormal" style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-ALIGN: center" align="center" />demandent au maire de ne pas faire d’économies sur les écoles de la ville
Le 4 décembre dernier, l’ensemble du personnel municipal des écoles s’est mis en grève pour s’opposer à un projet de réorganisation des temps de travail qui vise à enlever des heures de travail affectées actuellement aux écoles pour les transférer vers d’autres services municipaux.
Du côté du personnel municipal les agents concernés sont les agents spécialisés des écoles maternelles (en abrégé Atsem), les agents chargés de l’entretien des locaux, les agents de la restauration et les agents de l’animation chargés d’accueillir, de surveiller et faire manger les enfants.
Le maire veut mettre à profit la décision gouvernementale qui instaure la semaine de quatre jours pour faire des économies budgétaires sur le fonctionnement des écoles maternelles et primaires de la ville comme le traduit clairement sa lettre du 2 décembre aux animateurs municipaux qui rejette la responsabilité de la situation locale sur la décision gouvernementale.
L’instauration de la semaine de quatre jours n’implique nullement une réduction des moyens communaux attribués aux écoles, le choix de réduire ou de maintenir ces moyens relève pleinement de chaque commune (les élus carolomacériens jouent sur tous les tableaux à la fois : revendiquer toujours plus de liberté locale mais toujours moins de responsabilité lorsque cette liberté entraîne des choix qu’ils ne veulent pas assumer)
Ces économies voulues par le maire sur les écoles de la ville doivent être assumées par le maire devant tous ceux qui sont concernés : parents d’élèves, population, personnel municipal.
De quoi s’agit-il ?
Le maire a calculé qu’en mettant bout à bout toutes les heures qui étaient faites le samedi matin (deux heures ici, trois heures là) dans les trente-trois écoles maternelles et primaires, une économie de sept postes à temps plein pouvait globalement être réalisée en supprimant des heures d’entretien et de nettoyage dans chaque école ainsi que des heures de préparation des travaux pédagogiques avec les enfants.
Disons d’abord que c’est une chose de réorganiser des services quand une économie de sept emplois concerne sept agents et que c’en est une autre quand l’économie de sept emplois va impliquer la réorganisation du travail de près de 200 agents concernés. On dirait que le maire n’en a pas vraiment idée. On l’attend là aussi, et pour longtemps.
Comme le personnel, nous pensons que cette initiative du maire est l’exemple même de la fausse bonne trouvaille et nous apparaît comme le produit d’une assez grande méconnaissance du travail effectué par les agents.
Ni l’idée ni la situation ne sont nouvelles. La ville a déjà été confrontée à cette question. En 1995 l’inspection d’académie des Ardennes avait décidé l’instauration de la semaine de quatre jours. La ville avait donc dû –comme aujourd’hui- revoir l’organisation du temps de travail de ses agents. La municipalité avait alors fait le choix de répartir les heures (qui ne pouvaient plus être faites le samedi) sur les autres jours de la semaine, et donc de n’enlever aux écoles aucun des moyens mis à leur disposition.
A l’époque, ce n’était ni le personnel ni les syndicats qui réfutaient déjà les propositions qui sont faites aujourd’hui, mais la municipalité elle-même. Voici ce que disait la municipalité devant le comité technique paritaire (instance chargée d’examiner les réorganisations de services) :
« Nous proposons de répartir les heures dégagées (les heures du samedi, ndlr) sur les mercredis de la prochaine année scolaire. Durant ces journées, les agents pourront parfaire l’entretien des locaux ou achever les travaux manuels nécessaires à l’évolution de l’enfant.
Il semble difficile de confier aux Atsem le gardiennage des enfants en restaurants scolaires. Cette mission nécessite deux heures par jour, ce qui porterait par semaine leur temps de travail à quarante-deux heures.
En outre, il apparaît également impossible de concilier les missions dont une partie doit être effectuée dans la même journée en des lieux différents.
Pour de multiples raisons, il semble difficile d’affecter les Atsem au sein des centres de loisirs de printemps, d’hiver et de toussaint, périodes durant lesquelles ce personnel doit s’acquitter des tâches pour l’hygiène des locaux scolaires. »
Ce que la municipalité de Monsieur MAS jugeait donc non convenable tant pour les conditions d’accueil et d’éducation des enfants que pour les conditions de travail du personnel municipal, Mme Ledoux veut le mettre en œuvre pour faire des économies budgétaires. (Pour elle l’école ne doit certainement pas être un secteur prioritaire)
Ce projet a soulevé un tollé parmi les agents concernés, nous l’avons vu le 4 décembre. Et l’assemblée générale qui s’est tenue le 14 janvier confirme que le personnel est déterminé à recommencer si le maire ne consent pas à réorganiser les temps de travail en maintenant le nombre d’heures de travail dans chaque école.
Le maire n’a donné la parole à aucun des acteurs concernés par ce dossier. Pour se faire entendre, le personnel a dû envahir le CTP puis occuper pendant deux heures l’antichambre du bureau du maire. Mme Ledoux n’a consenti l’après-midi du 4 décembre –quand les agents avaient quitté la mairie- qu’à rencontrer une petite délégation et seulement une petite demi-heure. Autant dire … pour la forme.
Au moment où nous écrivons, nous constatons également que le maire est volontairement en train d’organiser la pénurie de personnel dans la restauration scolaire pour justifier son projet (1 seul agent le 16 janvier à l’écoles des Capucines pour 118 enfants à nourrir, aidé seulement d’un agent de 11h30 à 13h30, alors que la norme est : un agent de restauration pour 50 enfants ! ).
La direction du personnel a des consignes de ne plus prendre de remplaçants occasionnels pour remplacer les agents malades de la restauration, et la direction de la restauration a la consigne de prendre du personnel dans des cantines qui fonctionnent normalement pour pallier le manque de personnel dans d’autres et organiser ainsi des sous-effectifs partout.
e but recherché par le maire est simple : mettre la pression sur les agents de la restauration pour que ceux-ci acceptent de voir arriver en restauration des agents des écoles. Cette stratégie d’employeur qui ne veut ni céder ni discuter est assez courante, même si elle est surprenante de la part d’un élu local, qui plus est avec son étiquette politique, mais où est le souci du maire pour les enfants des cantines ce vendredi 16 janvier 2009 à midi ? (il n’ y a pas assez d’agents pour les servir ce qui décale les horaires d’entrée et de sortie du réfectoire, les enfants mangent dans des assiettes jetables, est-ce cela le service public qu’on veut désormais pour les petits carolomacériens… )
Il est un autre acteur particulièrement concerné auquel le maire n’a pas donné non plus la parole : ce sont les parents d’élèves.
En tant que représentants du personnel, nous avons voulu savoir ce que les parents d’élèves pensaient du projet du maire. Les parents d’élèves sont à la fois des usagers de l’école et des contribuables qui paient donc aussi l’utilisation qui est faite du personnel municipal. Chaque parent a par conséquent lui aussi un choix à faire : maintenir le niveau de service actuel dans les écoles ou accepter de voir ce niveau de service baisser pour faire des économies sur le budget municipal (bien hypothétiques cependant, voir plus loin).
Nous avons donc proposé aux parents une lettre à signer par eux et demandant au maire de ne pas supprimer ces heures aux écoles, aucun parent n’étant bien entendu obligé de signer, cela va de soi, et quelques uns ont refusé. Cette lettre-pétition est aussi pour nous le moyen de vérifier si notre perception des choses pouvait être partagée par un autre acteur fondamental, trop souvent oublié par les diverses institutions : les usagers de l’école eux-mêmes.
Mille quatre cent soixante-quatre parents d’élèves de maternelles (1.464) ont lu cette lettre au maire et l’ont signée, ce qui représente 75% des parents sollicités ( il y a sur les écoles maternelles de la Ville un peu moins de 2.000 élèves).
La position de ces parents est donc clairement exprimée. Toutes ces signatures viennent d’être déposées en mairie. Les parents eux-mêmes verront bien si le maire en tient compte.
Pour sa part, le personnel concerné, avec notre soutien, refusera les conditions de travail inacceptables qui découleront du projet du maire :
- augmentation du nombre des plages quotidiennes de travail entrecoupées de périodes significatives de non-travail non rémunéré (certains agents devront effectuer leur service quotidien en trois fois, voire plus)
- multiplication des sites d’intervention avec comme conséquence l’augmentation importante des déplacements des agents, du temps et des frais correspondants
- allongement des journées de travail des agents
-régression des emplois actuels vers des temps non complets en restauration scolaire et chez les animateurs péri-scolaires (réduction progressive des temps complets vers des temps inférieurs).
Tels sont les points les plus critiques mais non exhaustifs de ce projet pour le personnel.
Mais il y aura aussi d’autres conséquences.
La mairie n’est pas en capacité de mettre correctement ce projet en œuvre tant les difficultés à surmonter au cas par cas seront nombreuses et différentes, et que l’impossibilité de mettre en œuvre une mesure peut rendre d’autres mesures également impossibles à mettre en œuvre.
Mais nous le savons, le maire, si elle passe en force comme elle en manifeste l’intention (cf ci-dessus la désorganisation volontaire actuelle de la restauration scolaire), cherchera à préserver les apparences… mais à quel prix pour la qualité réelle du service public, pour les agents et pour le budget ?
Et bien sûr aucun vrai bilan ne sera jamais tiré.
L’idée du maire apparaît donc, plus nous y regardons de près, comme un beau rêve d’économie budgétaire… mais qui coûtera au final… beaucoup plus cher que de laisser ces heures dans les écoles en réorganisant le temps de travail de chaque agent à l’intérieur de l’école.
Une réunion avec des représentants de la municipalité était prévue le 20 janvier.
Elle a été annulée par la mairie au dernier moment.
Sans explications bien entendu.
Les représentants du personnel sont certainement gens que Mme le maire peut ainsi mépriser.
Le mépris ne paie jamais.
Le Secrétaire du SDU-08