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La réforme bancaire qui doit être présentée au parlement ces prochaines semaines était une bonne occasion de prendre les mesures qui s’imposaient pour remédier aux effets mortifères d’une finance dérégulée. Le gouvernement aurait pu envoyer un signal fort rompant avec les politiques d’austérité, les coupes budgétaires et la socialisation des pertes des banques qui représentent pour l’essentiel des dettes illégitimes. Il a malheureusement fait le choix de rester sous l’influence des lobbies patronaux et financiers.
En effet, à la lecture du projet de loi, il apparaît hélas que cette réforme fasse long feu. Les raisons profondes qui ont formé le terreau des deux crises financières majeures qui viennent de se succéder ne sont pas traitées.
Pour l’Union Syndicale Solidaires :
La réforme bancaire doit opérer une séparation juridique et opérationnelle entre les activités commerciales et les activités de marché des banques, afin d’isoler les dépôts des clients et les protéger des activités spéculatives auxquelles se livrent les banques sur les marchés financiers nationaux et internationaux.
Le projet de loi doit prévoir des mesures de nature à empêcher les banques de spéculer sans risque en jouant sur « l’aléa moral » qui met les États sous la coupe des banquiers.
De plus, un certains nombres de pratiques, d’opérations et de produits (l’effet de levier, la titrisation, les transactions de gré à gré, etc.) doivent être purement et simplement interdits. - Enfin, il ne faut pas rater l’occasion d’ouvrir un véritable front sur le droit au compte et l’accessibilité bancaire trop longtemps considérés comme des fardeaux par le milieu bancaire et négligés par l’Etat.
Aussi légitime qu’elle soit, la question de la séparation de la banque de détail et de la banque de financement ne doit pas occulter la question essentielle : le rôle des banques et leur mode de fonctionnement. Quelle utilité y-aurait-il pour les populations de séparer les deux banques si leurs activités respectives ne sont pas mises au service de la collectivité ? Une réforme bancaire digne de ce nom doit aller plus loin.
Parce qu’il est utile à l’ensemble de la collectivité, parce qu’il doit assurer l’intégrité des systèmes de paiement, parce qu’il doit protéger les dépôts et assurer son rôle de pourvoyeur de crédits, le système bancaire doit être socialisé. C’est-à-dire devenir un authentique service public placé sous contrôle citoyen avec un partage de décision entre les dirigeants, les élus locaux ainsi que les représentants des salariés, des clients, des associations et des instances bancaires nationales et régionales.
L’Union syndicale Solidaires participera à toutes mobilisations à venir pour une véritable réforme du système bancaire.
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