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Le problème essentiel est le manque de recettes. La crise a conduit à l’augmentation des
déficits par la baisse des recettes fiscales, le renflouement des banques et le plan de relance.
Ce sont les puissances financières qui sont responsables de cette situation.
Contrairement aux
affirmations du MEDEF et du gouvernement, les dépenses publiques ont baissé de 55 % en
1993 à 52 % du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2007. Et contrairement au parallèle stupide
fait avec la situation d’un ménage surendetté (qui, lui, ne décide pas de ses revenus), les
gouvernements ont tout pouvoir pour imposer une contribution maximum aux classes
dominantes qui engrangent des milliards de bénéfices.
Depuis des années, les différents gouvernements font des cadeaux aux plus riches : cela
entraîne une diminution des recettes de l’Etat. Les niches fiscales et les exonérations de
cotisations patronales, génèrent un manque à gagner considérable pour la collectivité. Depuis
des années, la fraude fiscale, qui rapporte d’abord aux entreprises et aux ménages les plus
riches, coûte au budget de l’Etat 40 à 50 milliards par an.
Sans ces cadeaux, la France aurait connu un excédent budgétaire en 2006, 2007 et 2008 et le
déficit budgétaire lié à la crise financière aurait été en 2009 de 3,3 % au lieu de 7,5 % du PIB.
Au niveau mondial et européen, les politiques ultralibérales ont favorisé la libre circulation
des capitaux, l’explosion des produits financiers opaques et sans contrôle, la course aux
profits au détriment des salariés-es et de la satisfaction des besoins sociaux fondamentaux du
plus grand nombre, ainsi que l’aggravation de la crise écologique. En France, les profits des
entreprises ont explosé et ce sont 180 milliards d’euros supplémentaires par an qui ont
alimenté les bulles spéculatives au lieu de profiter aux salariés-es et à la création d’emplois.
Les dernières mesures de N. Sarkozy attaquent une fois de plus les couches moyennes et
populaires en sauvegardant l’essentiel des privilèges des nantis et des intérêts du patronat.
Le relèvement du taux de TVA de 5,5% à 7%, hors produits dits de première nécessité, va
grever le pouvoir d’achat des plus modestes, et on peut craindre une généralisation à terme du
taux de 7%. La non indexation en fonction de l’inflation des seuils du barème de l’impôt sur
le revenu, des prestations familiales et des aides au logement, va aussi frapper les plus
modestes. L’avancement à 2017 du relèvement de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans
va obliger les générations nées entre 1952 et 1956 à cotiser davantage et à partir plus tard.
Dans le même temps, de nombreux acquis fiscaux (en matière d’impôt sur les sociétés ou
d’impôt de solidarité sur la fortune dont la baisse de 2 milliards d’euros n’est pas remise en
cause) sont maintenus. Le gouvernement ne prend aucune mesure forte de taxation du capital,
d’abrogation massive des niches fiscales ou de lutte contre la fraude fiscale.
Une autre
politique est possible en récupérant plusieurs dizaines de milliards d’euros de recettes
perdues, du fait des contre-réformes fiscales successives réalisées au profit des plus riches et
du patronat. Un autre partage des richesses est possible en modifiant la répartition entre
salaires et profits et en instaurant une réforme fiscale radicale sur les revenus et les
patrimoines. Sortir de l’emprise des marchés est possible en permettant aux banques centrales
de financer directement les Etats, à des taux quasi nul.
Il faut mettre un coup d’arrêt à ces plans d’austérité qui se succèdent et
n’ont qu’un seul but : faire payer au prix fort la crise par les salarié-es, les
chômeurs et les chômeuses, les jeunes et les retraité-es. Il est temps de
reconstruire un rapport de force et de reprendre le chemin des
mobilisations sociales pour faire reculer ce gouvernement. Pour relever ce
défi, l’union syndicale Solidaires mettra toutes ses forces pour construire
l’unité syndicale nécessaire. C’est en ce sens que nous avons proposé une
rencontre unitaire nationale et interprofessionnelle à toutes les
organisations syndicales.
Les politiques d’austérité sévissent partout en Europe et les journées de
grève générale se multiplient (Grèce, Italie, Espagne, Portugal). La
coordination européenne de ces luttes doit être à l’ordre du jour pour
imposer d’autres politiques.
Le 14 novembre 2011