Communiqué de Presse
Les THOME-GENOT ne doivent pas être sacrifiés !
Le Contrat de Transition Professionnelle (CTP), qui est expérimenté à Charleville Mézières et dans la pointe des Ardennes comme dans 6 autres bassins d'emploi en France, est un contrat nouveau, destiné aux licenciés économiques des entreprises de moins de 1000 personnes, et a nécessité une création législative (loi de cohésion sociale Borloo).
II s'appuie sur un "nouveau statut de la transition professionnelle qui permet de combiner recherche d'emploi, périodes de formation et périodes de travail courtes" pendant 1 an. Pour convaincre les licenciés économiques d'adhérer à ce nouveau dispositif : l'indemnisation est à hauteur de leur salaire antérieur.
Pour le CTP, on invoque la sécurisation des parcours professionnels. Mais dans la réalité, c'est plutôt d'insécurité dont il s'agit.
Le Contrat de Transition Professionnelle
Le CTP est facultatif. Il n'y a aucune obligation d'y adhérer.
Après le licenciement, le travailleur dispose d'une période de 21 jours de réflexion à l'issue de laquelle il doit s'engager en signant le CTP.
Il touchera 80% de son salaire brut (moins 3% de cotisation retraite)
Il n'aura aucune carence, c'est-à-dire il sera payé tout de suite.
Si la rémunération est inférieure de 15% au salaire d'origine, le CTP compense. En fait, l'ASSEDIC abonde ( les autres salariés paient ).
Le travailleur devra abandonner le montant de son préavis de licenciement, l'argent ira alimenter les caisses du CTP (ce qui lui est donné d'une main lui est repris de l'autre).
Il devra rencontrer toutes les semaines son " conseiller-référent ". C'est une personne de l'ANPE ou de l'AFPA qui a le rôle ambigu de conseiller, mais aussi de contrôleur du parcours du chômeur concerné.
Si après une période de 6 mois, un CDI est décroché par le salarié (dans les Ardennes ? ) le préavis + 1 mois seront reversés.
Les périodes de formation sont de courte durée (quelques mois tout au plus) et sont donc rarement qualifiantes.
Dans les Ardennes
300 places sont disponibles mais pour le moment pas plus d'une vingtaine d'inscrits.
Pour rendre le CTP plus attractif, un " ticket d'entrée " est en projet. Il s'agit d'une somme de 10 000€ et versée à ceux qui optent pour le CTP. Cet avantage est propre aux Ardennes et résulte des luttes menées ces derniers jours.
De même, un " ticket de sortie " est en projet. Il s'agirait d'une prime d'environ 5 000€ qui serait versée au salarié à la fin du CTP à la condition qu'il ait trouvé un emploi en CDI. Donc rien de moins sûr dans la conjoncture actuelle des Ardennes.
Le PRFP (Plan Régional de Formation Professionnelle) est actuellement insuffisant, il propose trop peu de stages. De plus, ces stages sont inadaptés et ne correspondent pas au public concerné.
Actuellement, dans les Ardennes, 90% des licenciés économiques ne sont pas qualifiés ou ont au mieux un CAP. Les formations proposées sont raccourcies (quelques mois tout au plus).
Avantages
Pas de perte de salaire la première année
4 trimestres comptés pour la retraite (sous réserve)
Ticket d'entrée de 10 000€ (en projet)
Ticket de sortie de 5 000€ (sous réserve d'un emploi)
Inconvénients
Mobilité géographique
Mobilité professionnelle (c'est-à-dire déqualification)
Formation professionnelle rarement qualifiante
Combien de salariés retrouveront un emploi ?
En conclusion
Beaucoup d'incertitudes marquent les conditions de ce CTP " ardennais".
Beaucoup de questions restent sans réponse, alors que les licenciés de Thomé-Génot doivent prendre, eux, une décision avant le 20 novembre.
A quelques mois des élections, tout cela n'est pas anodin, et les calculs politiques vont bon train autour des THOME-GENOT.
Les THOME-GENOT ne doivent pas être sacrifiés !