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Un-e salarié-e peut-il être privé de préavis ?
L’employeur ne peut pas décider de priver un-e salarié-e de préavis
sauf s’il le licencie pour faute grave ou faute lourde ou en cas de
« force majeure ». En matière de licenciement, des durées minimales de
préavis sont prévues par le Code du travail. Elles varient en fonction
de l’ancienneté du salarié dans l’entreprise (par exemple : pour une
ancienneté d’au moins deux ans, le préavis est au minimum de deux mois).
Toutefois, une convention collective en vigueur dans l’entreprise peut
prévoir des durées plus longues, tout comme le contrat de travail du
salarié.
Un -e salarié-e peut-il être dispensé de préavis ?
Il faut distinguer deux cas :
♦ la dispense décidée par l’employeur ;
♦ la dispense demandée par le salarié.
Un employeur peut, de sa propre initiative, décider de dispenser un
salarié de préavis. Mais dans ce cas, il doit lui verser une indemnité
compensatrice de préavis égale à la rémunération qu’il aurait perçue
s’il avait travaillé pendant cette période. Par ailleurs, le contrat de
travail ne prend fin qu’au terme du préavis même si celui-ci n’est pas
exécuté. Un-e salarié-e peut demander à son employeur de ne pas exécuter
son préavis ou de le raccourcir (par exemple : parce qu’il a retrouvé
un nouvel emploi). L’employeur peut refuser. _ S’il donne son accord,
rien ne l’oblige alors à verser une indemnité compensatrice
correspondant au préavis non exécuté.
Quel est le montant minimum de l’indemnité de licenciement ?
Le code du travail prévoit une indemnité minimum de licenciement
(appelée « indemnité légale de licenciement »). Toutefois, l’employeur
doit verser l’indemnité prévue par la convention collective ou le
contrat de travail si elle est plus avantageuse pour le salarié que
l’indemnité légale. Pour prétendre à l’indemnité légale de licenciement,
le salarié doit justifier d’au moins un an d’ancienneté dans
l’entreprise et ne pas être licencié pour faute grave ou lourde Versée à
la fin du préavis (exécuté ou non), l’indemnité légale est calculée en
fonction de l’ancienneté du salarié.
Depuis 2008, l’indemnité de licenciement ne peut être inférieure à
un cinquième de mois de salaire par année d’ancienneté, auquel
s’ajoutent deux quinzièmes de mois par année au-delà de 10 ans
d’ancienneté.
Pour les licenciements notifiés avant cette date, le taux de l’indemnité
légale de licenciement variait selon l’origine, économique ou non, du
licenciement : dans le cas d’un licenciement pour motif personnel,
l’indemnité de licenciement ne pouvait être inférieure à un dixième de
mois de salaire par année d’ancienneté ; à partir de dix ans
d’ancienneté, cette indemnité minimum s’élevait à un dixième de mois de
salaire plus un quinzième de mois par année d’ancienneté au-delà de 10
ans. Dans le cas d’un licenciement pour motif économique, ces taux
étaient doublés
Un salarié peut-il être licencié sans indemnité ?
Oui, si le salarié ne remplit pas la condition requise d’ancienneté
dans l’entreprise ou si le licenciement est motivé par une faute grave
ou lourde.
Est-il possible de prendre des congés payés pendant un préavis ?
Oui, sachant que cela va alors reporter d’autant le terme du
préavis. Ainsi, un salarié dont le préavis de trois mois commence le 1er
juin, peut partir en vacances en août, mais il devra revenir dans son
entreprise en septembre pour terminer son préavis. Mais rien n’interdit,
évidemment, d’essayer de trouver un arrangement avec l’employeur.
Si le salarié est absent pour maladie pendant son préavis, son terme est-il repoussé ?
En principe non, sauf disposition conventionnelle le prévoyant. Si
le salarié est rétabli avant la fin de son préavis, il doit retourner
travailler dans l’entreprise pour le terminer.
Comment les congés payés acquis mais non pris sont-ils payés ?
Tous les jours de congés acquis mais non pris à la date de la fin du
contrat de travail doivent être payés sous forme d’une indemnité
compensatrice de congés payés qui est versée avec le dernier salaire.
L’indemnité conventionnelle, c’est quoi ?
C’est l’indemnité de licenciement prévue par la convention
collective applicable dans l’entreprise. Elle doit être versée au
salarié si elle est plus avantageuse pour lui que l’indemnité légale. En
revanche, l’indemnité conventionnelle ne se cumule pas avec l’indemnité
légale.
Peut on conclure une transaction prévoyant des indemnités plus importantes avec l’employeur ?
Oui, notamment si l’employeur souhaite se prémunir de toute
contestation ultérieure devant les prud’hommes suite au licenciement. La
transaction doit toutefois obéir à des règles précises. Ainsi, même si
elle est souvent débattue en amont de la procédure de licenciement, elle
doit être signée après la rupture définitive du contrat. Elle doit
comporter des concessions réciproques de la part de l’employeur et du
salarié. Les concessions doivent être appréciables : ainsi l’indemnité
transactionnelle doit être supérieure à celle à laquelle le salarié
licencié aurait eu normalement droit. Enfin, la transaction doit reposer
sur le consentement libre et éclairé des parties. Par exemple, le
salarié ne doit pas subir de pression pour le forcer à signer ou être
trompé sur la portée réelle de son engagement.
Quelle est la valeur d’un reçu pour solde de tout compte ?
Il est fréquent que l’employeur établisse, à l’occasion de la
rupture du contrat de travail, un solde de tout compte, dont le salarié
lui donne reçu (d’où l’expression « reçu pour solde de tout compte »).
Ce document fait l’inventaire des sommes versées au salarié lors de la
rupture du contrat de travail. Le reçu pour solde de tout compte peut
être dénoncé dans les 6 mois qui suivent sa signature, délai au-delà
duquel il devient libératoire pour l’employeur pour les sommes qui y
sont mentionnées. Ces dispositions résultent de la loi n° 2008-596 du 25
juin 2008 .
Ce document doit être établi en double exemplaire dont un est remis
au salarié ; si le salarié souhaite le dénoncer, il doit le faire par
lettre recommandée.