Lu sur Sud PTT : "Le conseil de discipline de La Poste
a proposé deux mois de suspension d’un postier tourangeau. Plusieurs
fois, il a refusé d’assumer plus de travail. Des syndicalistes de Sud
sont venus hier soutenir leur collègue Éric Ménard pour son passage en
conseil de discipline, dans les bureaux du Champ Girault, à Tours.
Déjà tendue, la situation ne s’arrange pas au bureau de poste Marceau, à
Tours. Hier, un facteur contractuel, Éric Ménard, est passé devant le
conseil de discipline de La Poste, qui a fait une proposition de deux
mois de suspension, évidemment sans salaire. La décision appartient
désormais au directeur du courrier d’Indre-et-Loire, de l’Indre et du
Cher, Jean-Jacques Tibi, qui devrait se prononcer assez vite.
Généralement, les propositions du conseil de discipline sont suivies.
Les militants de Sud affirment que si Éric Ménard est sanctionné, c’est
parce qu’il refuse de travailler parfois plus pour prendre en charge une
partie d’une tournée supplémentaire, dite la « sécable ». « Ces
refus ne sont pas systématiques, j’ai accepté par exemple la semaine
dernière mais ce qui devait rester rare pour pallier des absences
inopinées est devenu un moyen de remplacement », explique Éric Ménard, 46 ans, facteur depuis six ans, élu depuis peu au CHSCT.
Cet été, un autre postier, Didier Cechella, a été suspendu trois mois, de juillet à septembre 2011. D’après Sud, un autre postier a écopé plus récemment de deux semaines de suspension pour avoir refusé de revenir sur ses jours de congés posés, puis changés. Sans vouloir entrer dans le détail des griefs adressés au facteur, la direction se borne à dire qu’ils sont « nombreux » et anciens. « Il a déjà eu un blâme, avec des recommandations faites mais pas prises en compte. La Poste doit faire face à des contraintes fortes, la distribution du courrier six jours sur sept, avec l’obligation de faire face à des absences ponctuelles. Pour pallier, des tournées sont partagées. En cas de dépassement d’horaire, l’agent est payé en plus. Ce système est obligatoire, et d’ailleurs très peu de refus sont opposés », précise le directeur du courrier, Pierre Massy.
Il ajoute que la proposition de suspension a été votée « à l’unanimité » par cet organe paritaire.
Article Nouvelle République du 29 novembre 2011