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Un constat s’impose, Emmanuel
Macron, son gouvernement et le Medef sont décidés à imposer coûte que
coûte une restructuration en profondeur de la société française :
politique d’austérité, destruction des droits des salarié.es,
introduction de la sélection à l’entrée de l’université, casse des
services publics, aggravation du sort des sans emplois, réorganisation
aggravant les inégalités en matière d’accès à la justice, réforme
fiscale favorable aux plus riches, loi répressive contre les migrant.es,
priorité donnée au secret des affaires contre le droit à l’information,
introduction de l’état d’urgence dans le droit commun, répression des
mouvements sociaux et des jeunes des quartiers populaires, utilisation
de l’égalité femmes hommes comme simple outil de communication, sans
moyens financiers, alors que les femmes sont les premières concernées
par les régressions sociales… sans oublier une politique militariste au
niveau international. La multiplication des mesures prises avec
brutalité sur tous les fronts a un objectif, celui de créer un effet de
sidération et espérer ainsi empêcher toute riposte. Le patronat profite
de la situation pour multiplier les restructurations et rester sourd aux
revendications du monde du travail. En s’en prenant aux personnels à
statut, en particulier aux cheminot.es, Emmanuel Macron espère, s’il
l’emporte, casser tout esprit de résistance.
Ce coup de force peut échouer, car les mobilisations se multiplient dans
le pays, chacune avec sa spécificité : journée nationale d’action,
grèves, occupation d’universités, manifestations…
Il appartient évidemment aux organisations syndicales de décider, avec
les personnels concernés, de leurs formes d’action. Chacune d’entre
elles a, a priori, des ressorts différents, mais au-delà de tel ou tel
aspect, ce dont il est question concerne la nature même de la société
dans laquelle nous voulons vivre. Voulons-nous vivre dans une société où
les droits sociaux seraient réduits à néant, où les services publics et
la sécurité sociale auraient disparu, où l’inégalité de traitement des
territoires serait la règle, où l’accès à l’université serait de plus en
plus réduit, où les lanceuses et lanceurs d’alerte et journalistes
seraient bâillonnés, où les défis écologiques seraient soumis aux
intérêts de la finance, où le logement, les HLM et les locataires
seraient marchandises, où la lutte contre les discriminations se réduit à
des discours ? Ou, au contraire, voulons-nous une société plus juste,
plus solidaire, plus démocratique, pluségalitaire avec un meilleur
partage des richesses ? Tel est l’enjeu.
Le gouvernement espère que ces mobilisations sectorielles restent
isolées et qu’il pourra les défaire les unes après les autres en tenant
bon, en les laissant s’épuiser ou en les réprimant.
Affichant sa détermination, il espère ainsi nous décourager. Il se
trompe, comme le montre la multiplication des collectifs citoyens en
lien avec les salarié.es, les retraité.es et les étudiant.es ainsi que
le succès de la solidarité aux grévistes, notamment à ceux de la SNCF.
Il s’agit maintenant d’aller plus loin et, toutes et tous ensemble,
d’affirmer dans la rue que des alternatives existent, que nous ne nous
résignons pas au sort que nous promet ce gouvernement. Il fait la sourde
oreille, il faut le forcer à nous entendre et à retirer ses projets.
Dans le respect de nos champs d’interventions respectifs, nous voulons
aller au-delà de toutes les mobilisations positives qui existent déjà et
rassembler toutes les forces sociales, syndicales, associatives,
politiques pour construire et réussir ensemble un grand rendez-vous
citoyen. Partout en France organisons le samedi 26 mai une marée
populaire pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité.