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LE
tribunal correctionnel de Charleville-Mézières, par la voix de sa présidente
Jennyfer Picoury, a rendu, hier en début d'après-midi, son jugement dans «
l'affaire » Lenoir-et-Mernier (mais aussi FAV LCAB, Gérard Bertrand et Fils,
Boulonnerie Dauvin Fils et division Jayot), consécutive aux délits d'abus de
biens sociaux, de banqueroute et de recel, pour lesquels avaient comparu, le 18
mai dernier (voir nos éditions des 18 et 19 mai) l'ancien PDG Philippe Jarlot,
la secrétaire « fictive » Yolande Paquis et le ferrailleur Freddy Golinval (le
cas de son père William, très malade, ayant été disjoint).
En la seule
présence, à la barre, de Freddy Golinval, les autres prévenus ne s'étant pas
déplacés et étant représentés par leurs conseils, tandis qu'une délégation de
salariés avait pris place sur les bancs du public, autour de leur porte-parole
Claude Choquet, les condamnations sont tombées, dont on lira le détail
ci-après.
Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elles n'ont pas satisfait du
tout ces derniers, qui sont d'ailleurs sortis furieux, au cri de : « Encore un
jugement qui favorise les riches et les patrons ! », lorsqu'ils ont compris que
les 5 000 euros, qu'ils avaient sollicités pour les 133 victimes des
malversations commises, à titre de dommages et intérêts pour le préjudice moral
subi (en supplément de l'indemnisation obtenue devant les prud'hommes) ne leur
étaient pas accordés.
Alors qu'en revanche, le conseil général va se voir
remboursé, par Philippe Jarlot, d'un détournement de 300 000 euros ; tout comme
va l'être partiellement Me François Brucelle, mandataire liquidateur de Lenoir
et Mernier et FAB LCAB, à qui l'ex-PDG, ainsi que Yolande Paquis et Freddy
Golinval vont devoir verser, à des degrés divers de solidarité, plusieurs
centaines de milliers d'euros…
Des
travailleurs humiliés
Se déclarant « très déçus de
voir qu'on va rembourser ceux qui n'en ont pas besoin, alors qu'eux n'ont plus
rien que le RSS », les salariés de Lenoir et Mernier ont donc décidé,
spontanément, de faire appel de ce jugement.
Ce qu'a confirmé, dans la
foulée, leur avocat Xavier Médeau : « Ce sont les salariés qui avaient dénoncé
les détournements et qui, par la suite, ont aidé les enquêteurs dans leurs
investigations. Et aujourd'hui, c'est eux qui sont humiliés. Je ne comprends
pas. C'est profondément injuste qu'on puisse dire qu'ils n'ont pas subi de
préjudice. »
En fait, même si cela est difficilement compréhensible - et cela
se conçoit - pour des travailleurs en souffrance, le tribunal n'a fait
qu'appliquer l'article 2 du code de procédure pénal.
Ainsi, comme l'écrit la
présidente Picoury : « S'il est indéniable que les salariés ont, à la suite de
cette procédure collective, perdu leurs emplois et ainsi été confrontés à une
situation difficile, tant sur le plan humain que sur le plan professionnel, le
tribunal retient qu'ils ne peuvent souffrir, à raison des délits d'abus de biens
sociaux et de banqueroute commis par Philippe Jarlot, que d'un préjudice qui, à
le supposer établi, est indirect.
En ce sens, les délits commis par Philippe
Jarlot au préjudice des sociétés qu'il dirigeait, ne sont pas la cause directe
du préjudice moral invoqué par les salariés. Il en est de même pour les délits
de recel de ces délits, commis par Yolande Paquis et Freddy Golinval, les
infractions commises n'ayant causé un préjudice direct, qu'aux sociétés dirigées
par Philippe Jarlot ».
D'où la décision de déclarer irrecevables les
constitutions de partie civile des 133
salariés.
G.G.-M.
L'Ardennais
Publié le mardi 31 mai 2011 à 09H34