--> Encore un outil inefficace à un prix exorbitant...
La municipalité carolo a décidé de « mettre en place un dispositif de contrôle automatisé de gestion des horaires ». Pour disposer, selon le rapport au CTP, d’un outil de gestion des horaires, des temps et des plannings de travail, commun à l’ensemble des services municipaux. « Homogénéiser les pratiques et initier de nouveaux modes de gestion », « un suivi de proximité des présences et des absences des agents », « la transparence dans la gestion des récupérations ».
Car, toujours selon le rapport, il y aurait des « pratiques particulières » Tiens, tiens, certains découvriraient-ils que la terre est ronde ? On achèterait donc un logiciel pour remettre les pendules à l’heure ?
Pas si sûr. Car, après les déclarations d’intentions, le rapport précise que ces « pratiques particulières » du temps de travail pourraient être « intégrées dans le logiciel ». Voilà de quoi rassurer ceux qui bénéficient de ces « pratiques particulières », ceux qui les tolèrent et ceux qui en jouent.
Il n’est donc pas question de supprimer « les pratiques particulières » comme on nous l’annonçait.
Mais on apprend surtout que ce logiciel sera l’occasion de transférer la gestion dite courante du personnel dans chacune des 13 divisions. La gestion des congés, des récupérations, de la formation, des congés maladies, des heures supplémentaires… tout cela se fera dans chaque division et non plus à la DRH.
Des « référents-service » seront « choisis » (agents volontaires dans chaque division pour contrôler le temps de travail de leurs collègues, en plus de leur travail quotidien). Vous l’avez compris : ces nouvelles tâches vont revenir aux divisions sans moyens supplémentaires (pas de créations d’emplois correspondants, pas de transferts d’agents de la DRH dans les divisions).
Dans ces conditions, il ne devrait y avoir aucun volontaire. Sauf si un agent affirme qu’il n’est occupé qu’un quart ou qu’un tiers de son temps de travail.
Qu’est-ce que ce changement va apporter au service public en termes d’efficacité ? On ne voit pas.
On ne voit pas non plus ce que le personnel va y gagner en termes de qualité de gestion de son temps de travail.
Décidément, à la mairie, on a malheureusement trop souvent l’impression qu’on désorganise plus qu’on réorganise.
En transférant une partie de la gestion du personnel dans les divisions (dont ce n’est pas le métier), on va mettre un terme à l’effort d’harmonisation réalisé depuis 2000 par le service du personnel. Certes, on n’était pas au bout mais on était quand même sur le bon chemin. Au lieu de persévérer, on change brutalement de méthode. Retour à la chienlit 1995-2000 ?
Des conflits vont renaître demain dans les divisions à propos de la comptabilité et de la gestion du temps de travail. Il n’ y aura pas d’uniformisation des « pratiques » : au contraire chaque chef de division va gérer ses « pratiques particulières » à sa manière, voire en instaurer de nouvelles, et pourra même s’en servir comme d’une carotte par rapport à « son » personnel. Et la DRH n’en saura rien !
Nous avons cette expérience dans certains services qui « gèrent » aujourd’hui les feuilles de congés : les choses ne se passent pas partout de la même manière. A certains endroits, les agents n’ont même pas le droit de disposer de leur feuille de congés, celle-ci est soigneusement « rangée » dans le bureau du chef. Même diversité pour les récupérations : à certains endroits, il y a utilisation du formulaire prévu (qui a l’avantage de laisser une trace utile quand il y a refus successifs d’accorder ses récupérations à un agent), alors qu’à d’autres endroits la hiérarchie ne distribue aucun imprimé au personnel qui doit se contenter de faire des demandes verbales (qui ne laissent aucune trace en cas de refus, ce qui arrange bien la petite hiérarchie).
Notons que ce logiciel coûte entre 200 et 300.000 euros.C'est ce qu' annoncé l'adjoint au personnel lors du dernier Comité technique paritaire. Le régime indemnitaire des C pour 2007 ne se montera qu’à 150.000 euros malgré nos demandes de le porter à 250.000. Pour le contrôle, il y aurait donc des sous...
Soulignons encore que ce système ne concernera que les services de la ville et pas ceux du Ccas, alors que l’objectif affiché au départ était d’harmoniser la gestion de l’ensemble du personnel et des services municipaux.
La nouvelle fracture qu’on voit apparaître depuis un an ou deux entre les règles appliquées à la Ville et celles appliquées à son établissement public n’est pas pour faciliter la meilleure coopération entre les services.
Dommage.
Pourtant, ce sont bien les mêmes élus qui dirigent les deux entités.