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Certes la dette existe, mais il suffit d’en connaître
les raisons pour la faire disparaître… en faisant
payer ceux qui en sont la cause.
Cette dette est essentiellement due à la politique
fiscale menée depuis un quart de siècle et s’est
accrue par la crise.
La dette est née de la politique
fiscale favorable aux riches
Les différents gouvernements ont décidé de faire
des cadeaux aux plus riches, de diminuer les recettes
de l’État. Ainsi, le taux le plus élevé (taux marginal
d’imposition) de l’impôt sur le revenu était
encore de 65% de 1982 à 1986 puis il n’a cessé de
baisser pour arriver à 56,8% en 1995, 50,1% en
2002, 49,58% en 2003, 48% en 2006, 40% en 2010.
Il vient de légèrement remonter à 41%, le gouvernement
ayant été obligé de faire un tout petit geste
pour faire croire que les riches contribuaient aux
efforts. Evidemment passer de 65 à 41% diminue
considérablement les recettes de l’État, provoque
un déficit du budget et crée puis alimente une dette.
Cette baisse des impôts ne représente qu’une partie
d’une même politique fiscale, il faut y ajouter :
- les niches fiscales et baisses de TVA. Selon le
projet de loi finances, le coût global des niches
fiscales s’élèverait à 145 milliards d’euros (quasiment
le montant du déficit annuel de l’État) :
80 milliards de niches directes et 65 milliards de
niches déclassées, de façon arbitraire, et cachées
dans une annexe, comme par exemple les 3,5
milliards d’exonération de taxe intérieure pour
le carburant des avions, pourtant très énergivore
et émetteur de gaz à effet de serre.
- les cadeaux aux entreprises notamment les exonérations
de cotisation sociale. Théoriquement
de 33,3%, le taux d’imposition des entreprises
est, selon le Conseil des prélèvements obligatoires,
de 8% pour les entreprises du CAC 40, de
22% pour les PME et de 28% pour les petites :
c’est l’impôt dégressif !
- la fraude fiscale, dont les paradis : 40 à 50 milliards
d’euros par an,
De fait, les 1% les plus riches ne paient que 20% de
leur revenu en impôt.
Sans les mesures de baisse des impôts, notamment pour les plus
riches, la dette serait bien moindre. Contrairement à ce qu’affirment
en coeur le Medef et le gouvernement, la dette n’est absolument
pas due à une explosion des dépenses publiques. En France,
les dépenses publiques passent de 55% du PIB en 1993, à 52,3%
en 2007 avant la crise financière.
Sans les cadeaux fiscaux, la France aurait connu un léger excédent
en 2006, 2007 et 2008 et, du fait de la crise, n’aurait été que
de 3,3% au lieu de 7,5% en 2009. C’est ce que montre ce graphique
construit avec les données du rapport parlementaire Carrez :
CF TABLEAU
Si l’impôt sur le revenu était rétabli à son taux et son barème
de 2000, il rapporterait chaque année 15 milliards d’euros supplémentaires.
Si les niches fiscales de ce même impôt sur le
revenu étaient ramenées à la situation de 2000, le budget récupérerait
chaque année 38 milliards d’euros supplémentaires, sans
conséquences fâcheuses pour l’économie.
Nous ne sommes pas les seuls à le dire :
- Un rapport, commandé par le gouvernement
lui-même le reconnaît. Paul
Champsaur et Jean-Philippe Cotis dans
le Rapport sur la situation des finances
publiques, d’avril 2010, écrivent : « En
l’absence de baisses de prélèvements, la dette
publique serait environ 20 points de PIB
plus faible aujourd’hui qu’elle ne l’est en
réalité, générant ainsi une économie
annuelle de charges d’intérêts de 0,5 point
de PIB ».
- Le rapport du député UMP Gilles
Carrez de juin 2010 va dans le même
sens : « Entre 2000 et 2009, le budget général
de l’État aurait perdu entre 101,2 (5,3 %
de PIB) et 119,3 milliards d’euros (6,2 % de
PIB) de recettes fiscales, les deux tiers environ
étant dus au coût net des mesures nouvelles
de baisses d’impôts ».
- Et enfin le récent Rapport de la Cour
des comptes sur la situation et les perspectives
des finances publiques en juin
2011 : « La crise explique au plus 38 % du
déficit, qui est surtout de nature structurelle
et résulte largement de mesures discrétionnaires
».
Un coup d’oeil sur le poids du déficit public dans
le PIB montre qu’il est resté raisonnable jusqu’en
2007, pour la plupart des pays européens. Les
années 2008 et 2009 connaissent un envol de la
dette. Le déficit public de la zone euro dans son
ensemble est passé de - 0,7% du PIB en 2007 à - 6,3% en 2009. Pour l’ensemble des pays
(OCDE), le déficit est passé de -1,3% en 2007 à -
8,2% en 2009.
Ce bond de la dette est un effet de la crise, de la
décision des États de renflouer les banques, puis
de mettre en oeuvre des plans de relance pour
contenir la récession. Cette crise, les salarié-e-s et
plus globalement la population n’en sont pas responsables.
La crise est la conséquence d’une politique
menée depuis une trentaine d’années qui impose
l’austérité pour le plus grand nombre et un partage
de plus en plus inégalitaire de la richesse
produite. Tout le monde le perçoit : pour la plupart,
les fins de mois se font difficiles et arrivent
de plus en plus tôt, tandis que les riches sont de
plus en plus riches, que les ventes de voitures de
luxe, d’immeubles de prestige, de yachts… augmentent
en nombre de vente et en prix.
Une récente étude de la Commission européenne le
reconnaît, elle indique que la part des salaires dans la
valeur ajoutée, la richesse créée par les salariés dans les
entreprises, a baissé en moyenne d’environ douze points
en un quart de siècle dans l’Union européenne. A
l’inverse, en France par exemple, les dividendes versés aux
actionnaires en 2007 représentaient 12,4 % de la masse
salariale contre 4,4 % en 1982.
Ce transfert des richesses, des salaires vers les profits, a
eu deux effets complémentaires :
- Les profits des entreprises ont explosé, ce qui représente,
en France, environ 180 milliards d’euros supplémentaires
par an. Ils n’ont pas été investis dans la production
car le pouvoir d’achat stagnait et bloquait les
débouchés. Ils se sont retrouvés sur les marchés financiers
et ont alimenté la bulle spéculative.
- Le pouvoir d’achat de la grande masse de la population
a stagné voire diminué, ce qui risquait de casser
la demande de biens et l’activité productive… Le capitalisme
a trouvé la parade, l’endettement est venu compenser
la déflation salariale : de moins en moins de
salaires et de plus en plus de dettes, tel a été le credo
du capitalisme néolibéral. Ainsi aux Etats-Unis, la
dette des ménages est passée de 62 % du revenu disponible
en 1975 à 127 % en 2006.
Le pouvoir d’achat des ménages américains
a semblé augmenter en prenant en
compte « l’effet richesse », la croissance
de la valeur du patrimoine immobilier et
financier. Les ménages n’ont pas consommé
en fonction de leur revenu, mais
avec des emprunts prenant en compte leur
richesse globale, en partie fictive, de la
valeur boursière du patrimoine. Les crédits
successifs des ménages, adossés sur
leur patrimoine, permettaient au capitalisme
de continuer à fonctionner. Les crédits
se sont étendus, en ne portant pas
seulement sur l’immobilier mais sur les
dépenses courantes des ménages (assurance
santé, carte de crédit…). Les institutions
financières ont poussé à l’endettement
grâce à un marketing bancaire à la
limite de l’escroquerie… et ont gonflé la
bulle financière et immobilière. La bulle a
éclaté lorsque les ménages les plus endettés,
qui payaient des subprimes (crédits
hypothécaires à risque), n’ont pas pu faire
face à leurs échéances et aux taux d’intérêts
quasi usuraires. Des millions d’américains
ont ainsi perdu du jour au lendemain
leur maison.
Cette crise de la finance américaine s’est
répandue dans toute la finance mondiale,
tous les marchés étant interconnectés
depuis la déréglementation financière
mise en oeuvre par les gouvernements.
Elle a pris de l’ampleur à cause de la titrisation,
le fait de couper une dette en morceaux
et de la transformer en titre financier,
mélangé à d’autres titres dans un
produit financier. Ces titres « pourris » ont
été achetés par toutes les banques, qui ont
subitement subi une perte de valeur.
Devant l’ampleur de la crise, le risque de
faillite de banques, les États ont soudain
trouvé des fonds importants et ont renfloué
les banques. Dans le monde, en
octobre 2010, le seul sauvetage financier
s’élevait à 7 800 milliards de dollars. Les
dettes privées sont devenues une dette
publique. C’est la socialisation des pertes
et la privatisation des profits.
Après avoir diminué leurs recettes, après
avoir renfloué les banques, les gouvernements
crient à la faillite et veulent faire
payer les populations en instaurant la
rigueur et l’austérité. Ils se soumettent
aux marchés financiers qui multiplient les
attaques spéculatives.
La finance est responsable des 30 ans de
transfert de la masse salariale vers les profits,
qui a alimenté la spéculation et incité
à l’endettement.
Elle doit payer la note, au moins la partie
illégitime déterminée par un audit
citoyen.
Il faut réorienter l’économie vers la satisfaction des besoins sociaux
fondamentaux, dans le respect des impératifs écologiques. Les salariés,
les chômeurs et les retraités sont les premières victimes d’une
crise dont ils ne sont aucunement responsables. Alors qu’une pluie
de milliards d’euros est déversée sur les banques, et que les
cadeaux au patronat se multiplient, rien, ou presque, n’est fait pour
la population qui se retrouve au coeur de la tourmente.
Pour l’Union syndicale Solidaires, il faut, tout de suite, prendre
des mesures d’urgence visant à protéger tous ceux qui subissent
la crise de plein fouet :
- Interdire les licenciements dans les entreprises qui font des profits
et indemniser à 100 % le chômage partiel.
- Instaurer un statut du salarié, financé par une nouvelle cotisation
sociale patronale, qui garantisse la continuité de la rémunération.
- Établir un moratoire sur les crédits relais.
- Encadrer les loyers et interdire les expulsions de logements.
- Augmenter le SMIC et les minima sociaux à 1 600 euros net.
- Établir l’échelle mobile des salaires et augmenter les salaires de 300
euros.
- Assurer effectivement l’accès aux soins pour toutes et tous.
- Arrêter toutes les suppressions d’emplois dans la fonction publique.
- Abandonner toute privatisation et mettre en oeuvre un plan de
développement des services publics.
- Développer des investissements publics destinés à la recherche, à
l’éducation et à la protection de l’environnement.
Il ne s’agit pas simplement de mieux réguler la finance, mais de
la soustraire à la logique du profit pour la mettre au service de
l’intérêt général. Pour cela il faut :
- Limiter la liberté de circulation des capitaux, interdire toute transaction
financière avec les paradis fiscaux.
- Mettre sous contrôle public les organismes de compensation
comme Clearstream et lever le secret bancaire.
- Socialiser le secteur bancaire au niveau national et européen afin
de faire du crédit un bien commun et de contrôler son orientation
en fonction des priorités sociales.
- Mettre sous contrôle public les agences de notation.
- Abandonner les normes comptables basées sur la valeur de marché.
- Créer des pôles financiers publics, y compris au niveau européen,
et encadrer les politiques bancaires.
- Instaurer un crédit peu onéreux pour l’investissement productif.
- Revenir sur l’indépendance de la Banque centrale européenne qui
échappe à tout contrôle politique et abandonner les critères de
Maastricht.
- Permettre à la BCE et aux banques centrales nationales de financer
sous contrôle démocratiques les déficits publics.
- Interdire la titrisation, les transactions de gré à gré, fermer les marchés
à terme et interdire les fonds spéculatifs.
- Taxer les transactions financières, les profits et les plus-values distribués
aux actionnaires et plus globalement faire une réforme fiscale
d’ampleur.
- Protéger et soustraire l’épargne populaire à l’emprise de la finance
privée.
- Limiter les rémunérations des dirigeants d’entreprise et supprimer
les rémunérations liées à la valeur de l’action.
Il préserve encore les plus riches
Les hauts revenus sont mis à contribution exceptionnelle,
c’est-à-dire très temporaire, pour 200 millions
d’euros (payer 3% sur la part de revenu dépassant
500 000 €, soit 40 fois le SMIC)… à comparer aux 2 300
millions qu’ils ont récupérés lors de la réforme récente
de l’ISF !
Seule une deuxième mesure touche réellement les détenteurs
de patrimoine : la fin de l’abattement pour durée
de détention sur les plus-values immobilières qui devait
rapporter 2,2 milliards d’euros. Elle a été largement
rognée par la fronde des élus de droite qui ont amoindri
la mesure.
Les entreprises payeront 1,5 milliard d’impôts en plus,
du fait de la limitation du droit à reporter les déficits des
années passées, une mesure qui frappera aussi bien les
PME que les grands groupes qui échappent à toute
remise en cause de l’exonération de taxation des plus values
réalisées lors de la cession de leurs filiales (le
fameux amendement Copé).
Toutes les autres mesures
touchent tout le monde,
pénalise fortement les bas revenus
Tous les autres paieront bien plus : par exemple, 550
millions d’euros par l’augmentation de 1% de la part du
salaire brut servant de base pour calculer la CSG. Tous
les salarié-e-s paieront, dès le 1er euro perçu.
Tou-te-s les salarié-e-s qui bénéficient d’intéressement
ou de participation subiront la hausse du forfait social
de 6 à 8 % et se priveront de 400 millions d’euros, deux
fois ce qui est demandé aux plus riches.
Le gouvernement crée un impôt sur la maladie :
hausse des taxes sur les complémentaires santé. Elle
frappe surtout les ménages via les cotisations à leur
mutuelle, les contrats solidaires et rapporte 2,2 milliards
d’euros (2 fois plus que prévu car les députés ont décidé
de la doubler). Les inégalités s’accroissent, les plus
démunis subissent une véritable double peine, une perte
de couverture due au repli de la sécurité sociale (déremboursement,
franchise...) et la hausse des cotisations des
mutuelles.
Taxation sur l’alcool, le tabac et les boissons
sucrées : le tabac augmente de 6 % ce qui rapportera
600 millions d’euros de recettes supplémentaires, et
la hausse des prix des alcools forts 340 millions
d’euros, et celle des boissons sucrées 120 millions
d’euros… à payer par la population, en l’absence
depolitique de prévention.
La suppression ou réduction des dérogations en
matière de CSG rapporte 1,1 milliard d’euros au
détriment des personnes en congé parental, qui
comptent rarement parmi les très riches !
La hausse des prélèvements sociaux sur les revenus
du capital de 12,3 % à 13,5 % rapporte 1,3 milliard
en 2012. Elle frappe tous les revenus de l’épargne, et
notamment ceux des classes moyennes (Plans
d’épargne logement, contrats d’assurance-vie… ).