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Comment présenter une démission ?
Le Code du travail ne prévoit aucune forme particulière pour
présenter sa démission : elle peut être verbale, écrite ou résulter d’un
comportement sans ambiguïté du salarié (ce qui n’est pas le cas, par
exemple, de la seule absence du salarié à son poste de travail ou de
l’absence de reprise du travail à l’issue des congés payés). Toutefois,
pour éviter les contestations sur l’intention même de démissionner ou
sur la date de la fin du contrat de travail, le salarié a intérêt à
remettre sa démission par écrit, si possible par lettre recommandée avec
avis de réception (Certains conventions collectives le prévoient
d’ailleurs). L’écrit permet également de définir le début du préavis. La
démission ne peut être exigée par avance, par exemple, lors de la
signature du contrat de travail ou au cours de son exécution.
L’absence prolongée du salarié est-elle une démission ?
En cas d’absence prolongée de l’entreprise, il n’est pas possible
pour l’employeur de considérer le salarié comme démissionnaire. Il
convient dans ce cas de demander à l’intéressé les raisons de son
absence. S’il ne répond pas dans un délai raisonnable, l’employeur peut
engager une procédure de licenciement.
Ainsi, une salariée qui, après une observation, avait quitté son
travail et n’avait pas réintégré l’entreprise les jours suivants, n’a
pas été considérée par la Cour de cassation comme démissionnaire.
Le refus, par le salarié, d’accepter un changement des conditions de travail est-il une démission ?
Le refus du salarié d’accepter un changement des conditions de
travail ne constitue pas une démission. Il s’agit d’un manquement aux
obligations du contrat que l’employeur peut sanctionner, au besoin, par
un licenciement pour faute
Faut-il respecter un préavis ?
Sauf dans certaines circonstances (par exemple, salarié en période
d’essai , ou à la suite d’une grossesse, la salariée devant toutefois
alerter son employeur quinze jours avant la date effective de sa
démission), le préavis, lorsqu’il est prévu, doit toujours être
effectué. Si le salarié n’exécute pas son préavis , l’employeur peut lui
en réclamer le paiement devant le conseil de prud’hommes.
Toutefois le salarié peut être dispensé de préavis :
♦ à sa demande et après acceptation de l’employeur (un écrit est conseillé).
Dans ce cas, l’indemnité de préavis n’est pas due ;
♦ à la seule initiative de l’employeur. Celui-ci doit néanmoins verser l’indemnité de préavis.
La loi ne fixe pas la durée du préavis et prévoit simplement qu’elle
est déterminée par la convention ou l’accord collectif de travail
applicable, ou par les usages pratiqués dans la localité ou la
profession.
Et les heures pour recherche d’emploi ?
La loi n’en prévoit pas. En revanche, certaines conventions
collectives organisent en faveur des salariés licenciés (rarement pour
ceux qui donnent leur démission) des temps d’absence - rémunérés ou non -
pour rechercher un emploi pendant le préavis.
Quelle est la situation du salarié à la fin du contrat ?
À l’issue du contrat de travail, lorsque le préavis est achevé, le
salarié est libre de tout engagement vis-à-vis de son employeur.
Toutefois, certaines obligations particulières peuvent encore
s’appliquer : tel est le cas lorsque le contrat contient une clause de
non-concurrence ou une clause de dédit-formation. Si elles ne sont pas
abusives, ces clauses sont applicables.
L’employeur doit remettre au salarié un certificat de travail et une
attestation destinée à lui permettre de faire valoir ses droits
éventuels aux allocations d’assurance chômage (attestation « Pôle
emploi », anciennement « attestation ASSEDIC »).
La démission n’ouvre pas droit à une indemnisation au titre de
l’assurance chômage sauf si elle est considérée comme légitime :
démission pour suivre son conjoint qui occupe un nouvel emploi, en cas
de non-paiement des salaires…
Toutefois, en cas de démission pour un motif autre que ceux
considérés par le régime d’assurance chômage comme légitime, il est
possible d’obtenir une indemnisation 4 mois après la fin du contrat de
travail. Il faut pour cela être en mesure de prouver une recherche
active d’emploi pendant ce délai et saisir l’instance paritaire
régionale qui siège auprès de chaque direction régionale de Pôle emploi.
Au vu des efforts fournis pour retrouver un emploi, cette instance
décidera d’attribuer ou non les allocations.
Le salarié peut-il « démissionner » dans le cadre d’un CDD ?
Oui, mais à condition de justifier d’une embauche en contrat à durée indéterminée.
Il ne s’agit d’ailleurs pas d’une démission (ce terme étant
communément réservé à la rupture par le salarié de son contrat à durée
indéterminée), mais d’une rupture anticipée autorisée d’un CDD. En
dehors de ce cas, à la demande du salarié, l’employeur peut donner son
accord à l’interruption du contrat avant le terme prévu. Les deux
parties signent alors une rupture anticipée d’un commun accord. Mais si
elle résulte d’une faute grave de l’employeur (non-versement des
salaires…), la rupture du contrat par le salarié peut être requalifiée
par le conseil de prud’hommes en rupture de contrat à la charge de
l’employeur.
Les titulaires de certains contrats à durée déterminée de type
particulier ont la faculté de mettre un terme à leur contrat de travail
pour occuper un autre emploi, suivre une formation (contrat
d’accompagnement dans l’emploi, contrat initiative emploi) ou parce
qu’ils ont obtenu le diplôme ou le titre préparé (contrat
d’apprentissage, sous réserve d’informer son employeur par écrit au
moins 2 mois à l’avance).