Une nouvelle fois, Nicolas Sarkozy préserve les intérêts des plus riches. Si le seuil d’entrée dans l’ISF passe de 790 000 à 1,3 millions d’euros de patrimoine, exonérant ainsi 300 000 contribuables, la progressivité en cinq tranches disparaît au bénéfice des grandes fortunes. Il n’existera plus désormais que deux tranches, 0,25 % pour les patrimoines de 1,3 à 3 millions d’euros et 0,55 % pour les fortunes au-delà de 3 millions d’euros.
Si la suppression du bouclier fiscal permet une économie de 800 millions d’euros,
l’aménagement de l’ISF ne rapportera plus que 2,3 milliards d’euros au lieu de 4
milliards précédemment.
Pour compenser ce différentiel, de nouvelles impositions toucheront, entre autres, les
exilés fiscaux et les non-résidents, les bénéficiaires de gros héritages. En revanche,
l’instauration d’une nouvelle tranche d’impôt sur le revenu, au-delà de 45 %, est
exclue.
Piètre relooking fiscal !
Seul un véritable « big bang fiscal » permettrait une nouvelle répartition des richesses,
exprimée dans toutes les mobilisations sociales.
Une véritable justice fiscale devrait avoir comme principes fondamentaux,
l’élargissement des assiettes, une meilleure progressivité de l’impôt sur le revenu avec
une augmentation du nombre de tranches, une réintégration au barème progressif des
revenus financiers, une refonte de la fiscalité du patrimoine prenant en compte les
biens professionnels, une modification de la fiscalité locale, et enfin la prise en compte
de la dimension écologique dans les choix fiscaux.
13 avril 2011