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ENCORE tout ébaubis d'avoir été les premiers en France, poussés par
leur base, à entériner la veille un « appel à la grève reconductible
interprofessionnelle » à compter de lundi, les leaders syndicaux du
département ont constaté hier matin que la mobilisation restait forte
contre la réforme des retraites.
Environ 4.000 manifestants ont en effet une nouvelle fois battu le pavé à
Charleville. Une estimation moyenne entre les chiffres de la police
(3.000) et ceux des syndicats (5.000) mais plutôt à la hausse, en tout
cas, par rapport à celle du samedi 2 octobre.
Comme ailleurs en France, les mobilisations du week-end étant
généralement moins suivies que celles ayant lieu en semaine, le
département des Ardennes présentant de plus la singularité de
n'organiser qu'une seule manifestation alors que dans la Marne, par
exemple, ou dans l'Aisne, il y en a plusieurs.
Toujours est-il que le cortège coloré est parti vers 10 h 30 de la place
Ducale et a rallié la préfecture en faisant un crochet (à l'étonnement
de beaucoup de participants) par la rue Voltaire, histoire de « saluer »
la permanence des deux sénateurs UMP Benoît Huré et Marc Laménie.
A la préfecture, une délégation a été reçue par le représentant de
l'Etat. Patrick Lattuada (CGT), Sylvie Cochard (CFDT), Béatrice Delizée
(FO), Didier Janin (FSU), Pascal Autier (UNSA) et Nordine Kadri
(Solidaires) ont assuré le préfet Jean-François Savy de « la grande
détermination des salariés et fonctionnaires ardennais ».
Dans le cortège, à noter l'absence ou quasi des lycéens, et de nouveau
une majorité de quadra ou quinquagénaires, avec des délégations de
différents services publics mais aussi d'entreprises privées.
Lundi, le vrai « test »
Les partis de gauche étaient également au rendez-vous, alors que place
Ducale, des maires et élus PS ceints de leur écharpe tricolore ont salué
les manifestants (une parenthèse alors que se tenait l'assemblée de
l'association Unimair qui réunit les élus membres ou proches du PS).
C'est le noyau dur de la contestation qui ouvrait le bal, c'est-à-dire
les communaux carolos, les cheminots, les agents EDF et des salariés de
Faurecia, bref, ceux qui sont déjà en grève depuis mercredi et qui
attendaient avec impatience que les autres corporations les rejoignent.
Cela, on le saura dès demain lundi, journée test où l'intersyndicale*
demande donc la tenue d'assemblées « dans les services et ateliers afin
de voter la grève et de bloquer le département »…
Une chose est déjà acquise : les routiers pourraient être parmi les
premiers à rentrer dans la danse. Pour le reste, c'est la première
assemblée générale départementale « de grève », lundi à 16 heures, qui
fera vraiment le point secteur par secteur.
Avant, on le sait, une nouvelle manifestation, mardi, à Charleville
(rendez-vous à 12 h 30 au Pont des Deux Villes, départ du cortège à 14
heures jusqu'à la préfecture via l'avenue De Gaulle, la voie rapide
(sortie à Manchester) et Saint-Julien). Originalité, les territoriaux
CGT et FO de Sedan manifesteront le matin-même (9 heures, place
d'Alsace) avant de rallier le chef-lieu ensuite.
Philippe MELLET
* A noter que les cadres de la CFE-CGC, absents vendredi, se sont ralliés à l'appel.