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L’Assemblée Générale de l’AFPA (composée de représentants de l’État, des Régions, des organisations syndicales confédérées et des organisations syndicales patronales) réunie le 22 décembre 2009 pour valider le plan stratégique 2010-2014 de Caïla a été fortement perturbée par des grévistes.
Nous y étions pour dire que le sort de l’AFPA ne peut pas se décider sans l’expression des salariés.
Jean-Luc VERGNE, président de l’AFPA a alors décidé de reporter cette Assemblée Générale au 22 janvier 2010. Le 22 janvier 2010 le plan stratégique de Caïla a été approuvé, en l’absence des représentants des régions ! avec les voix des représentants de l’État et du patronat. Mais à une condition : que ça aille encore plus vite ! Que le plan stratégique ne s’étale pas sur 5 ans (objectif déjà jugé irréalisable par le cabinet d’expertise du CCE), que des décisions soient prises dès 2010 et qu’elles soient mesurables dès juin 2010 !
Le développement sur le marché privé, c’est le pilier du plan Caïla, sauf que ça ferait de l’ombre « aux copains ». Et comme du marché public, y’en a de moins en moins....La réalité économique rattrape l’AFPA : les finances sont au plus bas : un trou de 78 millions d’euros (en trésorerie) pour démarrer 2010 (alors que l’Etat n’a pas honoré une subvention de 80 millions d’euros).
A quand la cessation de paiement ? A quand le dépôt de bilan ?
Entre les choix politiques de l’État et des Régions, les orientations de la gouvernance de l’AFPA, les stratégies de management de Caïla, plus que jamais le positionnement des Organisations Syndicales qui représentent les salariés doit être éclairci pour chacun-e. Nous vous présentons les nôtres : L’analyse de SUD FPA Solidaires sur les choix de l’État et des Régions, les stratégies de Caïla et son plan stratégique
L’AFPA abandonnée par l’Etat.
Un seul principe néolibéral : tout « marchandiser » et faire de l’AFPA
un organisme parmi d’autres. La loi d’août 2004 qui décentralise la
compétence formation professionnelle des adultes aux Régions
est le premier acte instaurant la fin du service public. L’acharnement
de l’État se poursuit depuis :
orchestration du conseil de la concurrence,
transfert de l’orientation à Pôle Emploi,
dévolution d’un patrimoine en piteux état à l’AFPA…
Et dernière attaque en date : le décret du 18 janvier 2010 qui supprime l’agrément jusqu’ici nécessaire pour organiser les formations certifiantes et qui précise que l’AFPA ne bénéficiera plus de l’agrément national et fera l’objet d’un agrément pour organiser les sessions de validation au même titre que les autres organismes. Pour SUD, on ne peut plus faire comme si on croyait encore que le pays ne pourrait se passer de l’AFPA et qu’un plan de développement serait possible : la casse s’accélère. C’est clair maintenant, le gouvernement n’a plus besoin de l’AFPA. Notre "indispensabilité" derrière laquelle certains salariés se réfugient encore, ne pèse plus grand chose aujourd’hui. Et l’idée d’un plan massif de licenciements trotte dans la tête de certains administrateurs...
Le « chacun chez soi » des Régions Le moins qu’on puisse dire est que les Régions auront abordé en ordre dispersé leurs nouvelles compétences en terme de formation professionnelle des adultes. L’Association des Régions de France (qui a brillé par son absence lors de l’AG de l’AFPA du 22 janvier 2010 !) n’aura pas réussi à fédérer un projet commun pour l’AFPA dans les 22 régions. Nous avons maintenu des contacts permanents depuis 2004 avec les équipes des conseils régionaux, mais force est de constater qu’il faut raisonner dorénavant dans une AFPA à 22 vitesses.
Les stratégies de Caïla
A la tête de l’AFPA depuis une année, le DG nouveau s’évertue à nous
imposer son modèle d’une AFPA prestataire de services sur le champ
concurrentiel. Fini le service public ! Que deviennent les demandeurs
d’emploi ? Tous les moyens sont bons : il ne cesse de taper sur la
direction précédente qui n’aurait pas assez anticipé ! Il entraîne les
Organisations Syndicales dans une course effrénée qui ne respecte plus
le droit et les prérogatives des Instances Représentatives du
Personnel.
Les chantiers se multiplient :
mise
en place en 6 mois d’un plan stratégique lancé lors d’un grand show
impliquant la ligne hiérarchique : la grand messe à Mimile (à 1 million
d’€ !) à Lyon fin juin 2009. Sans parler des autres opérations de
communication coûteuses et ridicules
mise
en oeuvre unilatérale et sans consultations des IRP (CRE, CHSCT) des
nouvelles conditions d’exercice du métier de formateur, sans se
préoccuper des conséquences sur les conditions de travail et les
organisations pédagogiques
tractations
avec CHARPY (DG de Pôle emploi) pour orchestrer le transfèrement des
collègues de l’orientation dans des conditions de flou inacceptables
orchestration
d’élections professionnelles en octobre 2009 qui permettent à la DG de
bénéficier de la forte diminution des nombres d’élus et de délégués
syndicaux. Et aussi de bien noter que les plus de 30% de voix à ces
dernières élections autorisent la seule CGT à
avaliser seule n’importe quel accord au niveau national.
convocations
à marche forcée du CCE depuis novembre 2009 pour faire passer son plan
stratégique (les CCE se suivent et hélas se ressemblent),
ouverture
de négociation (à la demande de la CGT et de la CFDT) en vue d’un
accord GPEECC (Gestion Prévisionnelle des Emplois, des Effectifs des
Carrières et des Compétences). Mais c’est pour tenter d’instaurer la
mobilité forcée des salariés de l’AFPA
ouverture
en début d’année d’une négociation sur les risques psychosociaux
(chantier remis au placard depuis des années, mais rendu obligatoire)
sans volonté aucune de remédier aux problèmes. La direction
générale affiche sans état d’âme dans son plan de formation 2010 ses
intentions concernant son approche de la prévention de ces risques :
former ses managers à savoir « comment renforcer la résistance des
salariés au stress et autres risques psychosociaux ». Bref comment
rendre les choses « supportables » !
Le projet stratégique
Suite au droit d’alerte exercé par les élus du CCE le 26 novembre 2009,
le cabinet SYNDEX a remis ses premières notes en janvier 2010. Le
constat est simple : le plan stratégique de Caïla n’est pas viable car
découlant « d’un processus technocratique déconnecté du réel ». La plus
novice des entreprises ne se permettrait pas de se lancer comme l’AFPA
dans un plan :
ne
prévoyant aucune mesure d’accompagnement au changement (alors que le
bilan du plan Boissier s’est avéré catastrophique en terme de coût
humain, de coût financier, de désorganisation)
à
réaliser en seulement 5 ans (1 an maintenant pour la gouvernance !)
alors que la situation dramatique actuelle de France Télécom intervient
après plus de 20 ans d’accompagnement au changement.
Le DG actuel cible toutes les catégories professionnelles de l’AFPA (3500 suppressions d’emploi à terme pour tous les métiers). Il n’investit que sur la ligne développement (les commerciaux dont on n’a jamaisd émontré la plus-value), tout comme son prédécesseur qu’il critique à tout va.
A contre-courant de cette pensée dominante qui veut nous entraîner vers l’asservissement, à SUD FPA Solidaires, nous réaffirmons que le travail doit être adapté à l’homme et non l’inverse !
Collègues ! rejoignez-nous : il faut préparer une mobilisation massive : Seul un immense rapport de force arrêtera cette machine infernale !