Dans l’émission télévisée « mots croisés », du 8 février, Eric Woerth, ministre de la Fonction publique s’est exprimé sur ce qui était au coeur du débat : le licenciement des fonctionnaires.
Ni les agents des services publics, ni les usagers de ces mêmes services, n’attendaient de « scoop » de cette intervention mais tout simplement de véritables explications !
Il serait superflu de retranscrire l’ensemble du débat, pour autant, certaines contre-vérités méritent d’être soulignées.
Contre-vérité, lorsque le Ministre affirme, d’entrée de jeu, que le fonctionnaire dont le poste est supprimé peut déjà, aujourd’hui, être licencié (200 cas par an, oui, Monsieur le Ministre, mais pas au motif de la suppression de postes) …tout en précisant, plus tard, que les mêmes fonctionnaires ont des garanties (notamment celle de l’emploi) et que la contre partie, c’est l’obligation de servir le public et donc d’être mobile (garantie ou pas garantie, il faut choisir !)
Contre-vérité, lorsque le Ministre affirme, que le sort des fonctionnaires sera amélioré par le dispositif proposé, « moins brutal », puisqu’il oblige l’employeur à aider le fonctionnaire… tout en précisant, plus tard, que le nouveau dispositif pourra toucher des milliers de fonctionnaires (200 ou des milliers de fonctionnaires, et çà, c’est pas brutal !).
Contre-vérité, lorsque le Ministre affirme, que le nouveau dispositif obligera l’administration à faire un suivi personnalisé du fonctionnaire dont le poste est supprimé, tenant compte de sa situation familiale et de sa résidence familiale… tout en précisant, plus tard, que toutes les propositions de poste auront lieu dans « un même lieu géographique » (le ministre a certainement oublié la mise en place, au 1er janvier 2010, des bourses Régionales d’emplois !) ?
Contre-vérité, lorsque le Ministre affirme à ses détracteurs, qu’il ne s’agit pas là d’un plan de licenciements massif des fonctionnaires…tout en fustigeant, plus tard, le trop grand nombre d’emplois dans la Fonction publique et précisant que la réduction de la moitié la dépense publique s’imposait (licenciements ou bouclier fiscal, le choix à été fait !).
Le Ministre, affirme encore, qu’en France, notre culture, c’est la culture du Service Public ! Il continue donc, comme à son habitude, malgré les mobilisations des personnels, malgré le fait qu’une large majorité de la population désapprouve la politique du gouvernement, à nous présenter ces « réformes » sous la forme d’un joli paquet cadeau ! Cadeau qui contient, en vérité, une volonté idéologique de casser le statut des personnels, de casser la Fonction publique et de procéder à une réduction, sans précédent, de la voilure des Services Publics.
documents joints
TV Woerth
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